Yangon : immersion dans la plus grande ville de Birmanie

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Première journée en Birmanie à Yangon, plus connue pour les Européens sous le nom de Rangoon. Ici les noms c’est compliqué, même au niveau du pays, devons-nous l’appeler la Birmanie ou le Myanmar ? La Birmanie, le pays des Birmans (au sens d’ethnie et non de population), un nom qui exclu les minorités ethniques ou le Myanmar littéralement « le pays des premiers hommes » choisi par la junte après l’indépendance ? Même l’ONU n’a pas su trancher… La France a opté pour Birmanie, on l’appellera donc la Birmanie. Bienvenue à Yangon !

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En tout cas force est de constater que même si les Birmans (ethnie) représentent 60% de la population, à Yangon c’est cosmopolite, on y croise aussi beaucoup de personnes originaires du Bengladesh et de l’Inde, les frontières sont proches.

On évolue sur les trottoirs encombrés par les stands des marchés de rues. C’est une toute autre ambiance, une toute autre Asie que celle que nous avons vu jusqu’ici. Les hommes sont habillés traditionnellement avec des longyis et les femmes portent des tenues que l’on croirait cousues sur elles, quelle classe ! Elles ont sur le visage du thanakha, de la poudre de bois mélangée avec de l’eau servant à protéger la peau. Et à première vue ça fonctionne, elles ont une peau impeccable ! Les enfants aussi en sont largement barbouillés.

Nous nous rendons à la pagode Shwedagon. Une des plus connues du pays. Quand il y a une révolte c’est là que les Birmans ont pris l’habitude de se réunir, aussi bien du temps des colons anglais que sous la junte ou encore maintenant.

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La pagode est immense, on pourrait y passer des heures. On regrette même de ne pas avoir fait comme les locaux, prévoir un pique-nique. Chose amusante, il y a des endroits pour prier selon le jour de naissance, un endroit pour ceux nés le lundi, un autre pour le mardi, et ainsi de suite, sauf que la semaine birmane compte 8 jours. Et oui, un jour pour le mercredi matin et un autre pour le mercredi soir. On sent que ça ne va pas être simple…

On avait déjà remarqué qu’il n’y avait pratiquement pas d’occidentaux dans les rues, mais quand les gens commencent à nous demander de poser en photo à côté d’eux, qu’on en surprend essayant de nous photographier ou de nous filmer « discrètement » on comprend que c’est différent des autres pays où nous avons déjà voyagé. On observe le regard des enfants qui nous fixent et nous détaillent de la tête aux pieds puis dans un élan de courage s’approchent pour nous glisser un petit « hello, mingalaba ». A chaque réponse on gagne un énorme sourire. Et ça fonctionne même avec les plus grands !

On continue notre visite de la ville par un Bouddha allongé géant. Si celui de Bangkok était impressionnant du long de ses 45 mètres, que dire de celui-ci qui en fait 75 ?

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On fini notre journée en flânant dans les rues du centre ville, les plus modernes et les plus riches qui abritaient il y a encore quelques années les bâtiments du gouvernement.

Le lendemain nous prenons le train circulaire, celui-ci fait le tour de Yangon, ce qui permet d’avoir un bon aperçu de la ville. A notre grande surprise à peine avons-nous passé les immeubles délabrés du centre ville que nous sommes déjà en pleine campagne. Il y a trois minutes entre les deux photos et ce train ce n’est pas le TGV.

Si pour nous l’intérêt est dehors et que nous observons avec de grands yeux les paysages qui défilent, pour les locaux, l’attraction c’est clairement nous. Tout cela met une joyeuse humeur et on nous offre même la boisson locale, du thé noir mélangé avec du lait sucré.

Le wagon se rempli au fur et à mesure, le train continue sa route, il met environ 3 heures pour faire son tour, nous continuons d’observer, de découvrir la Birmanie.

On fait un arrêt pour déjeuner, voir la maison d’Aung San Suu Kyi et se balader sur les bords du lac Inya. Avant de reprendre le train Nicolas veut acheter des clémentines (ici elles sont très petites, deux fois moins grosses qu’en France), la vendeuse les lui offre. Gêné il insiste pour payer mais c’est impossible. On remonte dans un train bien plus plein que tout à l’heure. Solène est assise à côté d’un moine très gentil et souriant. Quand celui-ci voit que nous avons épuisé notre stock de clémentines, il nous en offre une chacun, nous la mangeons, il en ressort encore deux de son sac, nous les mangeons, et rebelote, pire que Mary Poppins. On comprend que si on les mange à chaque fois ça ne va pas s’arrêter !

En rentrant à notre hôtel nous croisons Abel et Morgane, un couple de Français partis pour 6 mois en Asie, que nous avions rencontré à Bangkok. C’est l’anniversaire d’Abel, l’occasion de tester un bar local. Mojitos à 70 centimes, multiples interruptions de courant et extinction des lumières à minuit. C’est bon après 2 jours à Yangon on est bien plongé dans l’ambiance locale.

Demain départ pour les plages du golfe du Bengale, réveil prévu à 4h30… la nuit va être courte.

Pour plus de photos on vous laisse jeter un coup d’œil.


Autres informations sur la Birmanie

Les rues sont très sales, les Birmans n’ont pas encore de notion de gestion des déchets, ils jettent tout dans la rue, canettes, plastiques, restes de nourriture. Forcément les rats sont au rendez-vous.

Il est assez dangereux de se balader la nuit, non pas à cause de l’insécurité, bien au contraire, les Birmans sont bienveillants, mais à cause de l’état des trottoirs, et comme il n’y a pas de lumière… Gare à la chute.

Presque tous les hommes et quelques femmes chiquent en permanence une feuille de bétel qui contient de la chaux et de la noix de bétel. Cette substance laisse des traces rouges très foncées voire marrons sur leurs dents. Cela surprend la première fois qu’ils vous font un grand sourire.

Et bien-entendu cette chique ils la crachent abondamment, tout comme leurs glaires, c’est franchement dégueulasse.

Dans Yangon les scooters sont interdits, les généraux de la junte craignaient une attaque en deux roues, plus facile en ville. Par contre dès qu’on en sort, ils sont bien rentabilisés, minimum 3 personnes par véhicule.

Chose étrange le volant se trouve à droite et ils conduisent… à droite. On n’avait encore jamais vu ça.

On a appris que les décalages horaires ne fonctionnaient pas qu’en tranche d’une heure, en effet, il y a 5h30 de décalage horaire entre la France et la Birmanie.

Les Birmans sont généreux, nous en sommes à pratiquement un cadeau par jour, en général des fruits.


Pratique

Période : du 8 au 11 novembre 2016

Taux de change lors de notre séjour : 1 euro = 1340 Kyats

Comment se rendre en Birmanie depuis la Thaïlande ?

Il est possible d’y accéder par la frontière terrestre, quelques points de passages sont maintenant ouverts. C’est l’option que nous avons choisie pour retourner en Thaïlande à la fin de notre séjour donc on vous en dira un peu plus dans un prochain article. L’option la plus rapide est bien sûr l’avion avec la compagnie low cost Air Asia. Le Bangkok – Yangon dure moins d’une heure et vous pouvez trouver des prix corrects en vous y prenant un peu en avance (vols par contre vraiment très chers pour Mandalay). Attention, n’oubliez pas votre visa pour la Birmanie avant votre départ. Vous pouvez le demander en ligne ou à l’ambassade de Birmanie à Bangkok pour payer moins cher.

Une fois à l’aéroport de Yangon payez votre trajet en taxi au bureau officiel qui vous conduira ensuite à votre véhicule. Coût : 8 000 kyats pour le centre ville.

Où dormir à Yangon ?

Les hébergements sont chers en Birmanie et notamment à Yangon. Les locaux n’ont pas le droit d’accueillir des étrangers chez eux donc le système des guesthouses très présent ailleurs en Asie du sud-est n’existe pas ici. Seulement quelques hôtels ont l’autorisation de recevoir les touristes étrangers, d’où les prix élevés et la nécessité de réserver notamment en saison haute et dans les lieux les plus touristiques. Donc préparez vous à payer assez cher pour une qualité pas exceptionnelle. On vous recommande le Agga Youth Hostel situé en plein cœur de Yangon que vous pouvez réserver sur les sites de réservation classiques. On a dormi dans une chambre sans fenêtre et sans salle de bain pour 32 000 Kyats par nuit ! Le petit déjeuner est inclus, c’est très propre, les chambres sont climatisées et l’accueil est vraiment bon.

Où manger à Yangon ?

En journée mais surtout en soirée vous trouverez des stands dans toutes les rues du centre pour déguster quelques plats locaux : soupe, brochettes, curry pour 1000 à 2000 kyats par personne.

Pour manger (un peu plus cher qu’ailleurs) et surtout boire quelques verres pas chers du tout dans une bonne ambiance légèrement touristique mais surtout locale on vous conseille le night market de la 19ème rue. Vous pourrez terminer votre soirée avec quelques mojitos pas mauvais du tout à seulement 900 kyats (70 centimes d’euro lors de notre passage).

Que faire à Yangon ?

La Pagode Shwedagon : C’est LA pagode à ne pas manquer à Yangon et certainement en Birmanie. Le lieu est immense, les locaux sont nombreux à venir la visiter ou simplement prier voire passer un peu de temps en famille ou entre amis. On a trouvé le lieu magnifique et surtout très agréable. L’entrée n’est pas donnée : 8 000 Kyats par personne. N’oubliez pas de couvrir vos jambes et vos épaules, c’est valable pour les hommes comme pour les femmes. Sinon vente de longyi pour 5 000 kyats à la billetterie.

La Pagode Chauzkhtakyi et son immense Bouddha couché : Vous pouvez y accéder à pied depuis Shwedagon en traversant des quartiers pas du tout touristiques mais agréables. Entrée gratuite.

Vous pourrez continuer le tour des pagodes avec la plus connue du centre ville, la pagode Sule, mais on a préféré s’arrêter là et voir les autres uniquement de l’extérieur car les tickets d’entrée ne sont pas donnés.

Le tour de Yangon en circular train : S’il y a bien une activité à ne pas manquer à Yangon c’est le tour de la ville et de ses environs en train. Les trains partent de la gare centrale, que vous pourrez rejoindre à pied du centre ville, environ toutes les heures. Le billet s’achète directement sur le quai 7 pour seulement 200 kyats par personne. Le circuit de trois heures vous permettra de découvrir la campagne et ses scènes de vie magnifiques mais aussi de faire de belles rencontres à bord du train. Parmi les scènes exceptionnelles, un marché sur les voies à la station Danyingon. Si vous en avez le courage vous pouvez descendre à la station Hletnan et marcher jusqu’à la maison où fut emprisonnée Aung San Suu Kyi mais c’est plus pour le symbole car vous n’en verrez que le portail.

6 commentaires :

  1. Bonjour ,j aime bien la Birmanie a travers votre récit.petite question le pays est il encore refermé sur lui même?

    • Depuis quelques années le pays semble beaucoup plus ouvert. Il est beaucoup plus facile d’y accéder en tant que touristes et les frontières terrestres avec quelques voisins, dont la Thaïlande, sont ouvertes. Les problèmes politiques internes semblent toujours bien présents même depuis l’arrivée au pouvoir du parti d’Aung San Suu Kyi, notamment la persécution de certains groupes ethniques. En tout cas nos premiers pas dans ce beau pays ne nous donnent pas l’impression qu’il soit refermé sur lui-même

  2. Votre description me rappelle beaucoup le nord de l inde.
    Avez vous gouté le vin de Paris? Ce doit être toute une histoire..
    Sinon les petites bêtes qui grouillent dans les paniers du marché c’est quoi??
    Bisous (quant à vous pas d’effusions amoureuses publiques…rire)

    • Non nous n’avons pas degusté ce Paris Wine vendu un peu partout : l’étiquette indique qu’il est de 2006 et à consommer en grande quantité pour éviter les problèmes cardiaques… Mais on a testé le vin du lac Inle, pas bon mais super vue depuis le vignoble. Les petites bêtes sont sûrement des grillons ou des gros cafards, on vous en dira plus après avoir croqué dedans.

  3. Rangoon, la Pagode , c’est jolie et vivant , ensuite ils ont aussi leurs rues des allocs. Vous êtes nourris par les moines . Jean-François Copé a du faire un long stage en Birmanie car il a la même notion de la valeur des produits alimentaires. Bises à vous et continuez votre merveilleux voyage .

    • Coco de Meaux comme l’appelle un présentateur de France TV va pouvoir s’installer avec les moines birmans après son score aussi faible que le prix de ses pains au chocolat. C’est vrai que ce pays est beau et très vivant, on ressent vraiment la volonté de la population de montrer un image très positive du pays.

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