Départ de Popayán pour San Augustin, c’est un vrai chemin de croix qui nous attend : 4h45 pour 125 km… L’explication de ce ratio temps / km improbable en image :
Arrivés à San Augustin on est rincé, véritable overdose de bus, on n’est pas au top de notre forme. On s’installe tranquillou dans notre chambre, on va se chercher à manger et on se mate le fabuleux France/Islande. Quand on remet le nez dehors il fait déjà nuit et la ville est en effervescence, c’est la fête de San Pedro. Il y a de la musique à fond partout, des hommes bourrés titubants sur les trottoirs et surtout des hommes bourrés sur des chevaux. Ils passent par groupe sur leurs chevaux, s’arrêtent (sans descendre) à tous les bars et s’enchaînent des culs secs d’alcools forts. C’est un truc de fou furieux, ça sent le crottin et l’alcool dans toute la ville. Bien souvent, le cheval avance seul, son cavalier à la limite du coma éthylique ne fait même plus l’effort de tenir les rênes. On ne nous avait pas menti, les Colombiens aiment la fête et quand ils la font, ils ne blaguent pas.
Le lendemain matin on part pour un tour en 4×4 dans les environs de San Augustin. Il y a nous deux et une famille de Colombiens : la mère, le père, la fille et son copain. 1re destination, une vue sur le fleuve Magdalena. C’est le fleuve le plus important du pays.
En remontant en voiture, la famille nous offre une bière, il n’est même pas encore 10h. On ne peut pas refuser, ça ne se fait pas. Mine de rien, ça redonne un peu la patate à Solène qui est toujours un peu malade. Donc nous voilà en pleine nature avec notre bière à la main… Oui on se sent Bidochon. Un peu plus tard la famille nous offre un repas complet, patates poulet bœuf, préparé par la mère. Cela tombe bien car on avait seulement prévu du pain et heureusement des gâteaux à la banane que nous avons pu partager. Les Colombiens sont vraiment gentils.
On a oublié de vous dire, la région de San Augustin est connue pour les découvertes archéologiques qui y ont été faites : tombes et statues de civilisations pré-inca datant d’environ 1000 ans avant JC. Donc direction le parc archéologique d’Isnos où nous découvrons les statues. La première est la plus grande de toutes celles retrouvées, elle mesure 5 mètres 30. On voit clairement la démarcation de couleur entre la partie qui était sous terre et celle à l’air libre.
Alors on a très peu d’explications sur le pourquoi du comment de ces statues. A priori ce sont des gardiennes de tombes, tombes dans lesquelles on n’a retrouvé aucune trace de restes humains… Cela ressemble un peu à nos menhirs et dolmens.
Il y a des statues hommes pour garder les tombes des femmes et vice versa. A quoi les reconnaît-on ? Les hommes ont les parties bien visibles et les femmes se tripotent les seins. Sauras-tu retrouver l’homme et la femme ?
On fini notre tour par deux cascades.
Et une photo de groupe 🙂
Aujourd’hui on se rend au parc archéologique de San Augustin pour voir encore plus de statues. On est assez fan de ces rocs de pierres taillés : grandes dents, gros nez, oreilles décollées, corps tout carrés, bijoux de famille exposés. Vous comprenez mieux pourquoi on ne s’en lasse pas ? Les historiens pensent qu’elles auraient été taillées après consommation de Datura, une plante hallucinogène très présente depuis le début de notre voyage en Amérique Latine.
Vous ne trouvez pas que celle la plus à droite ressemble à la statuette dans tintin et l’oreille cassée ?
Retour à San Augustin, on mange un plat local : Sancocho, comme d’habitude à base de poulet, de riz et de haricots, rien de folichon. La petite galette blanche c’est une arepa. On en voit depuis notre arrivée en Colombie, à base de farine de maïs, ça n’a aucun goût et c’est assez étouffant. Et la boisson que vous voyez a l’aspect du smecta, la consistance du smecta, le goût du smecta mais apparemment c’est un jus de fruits…
Le lendemain départ pour le désert de la Tatacoa, on met environ 6h30. Sur la route on est un peu inquiet, il y a beaucoup de nuages et il pleut pas mal. On apprend qu’en ce moment la saison des pluies est anormalement haute, des ponts sont emportés et même dans le désert il y a des inondations.
Le désert de la Tatacoa
Alors il faut savoir que nous n’avons pas la même définition du mot « désert » que les Colombiens. Ici c’est, certes aride, mais il y a quand même de la verdure et surtout ce qui donne ces formes si particulières aux deux déserts les plus connus de la Tatacoa (le désert rouge et le désert gris), c’est la pluie. Quand on arrive le ciel est gris mais il fait une chaleur étouffante. On profite un peu de la piscine de notre hostal puis direction le désert rouge.
Pas facile d’avancer tant le sol est encore gorgé d’eau, des parties entières restent collées sous nos pieds. Mais la balade est quand même très agréable, on se marre bien au milieu de ces monticules qu’on escalade comme on peut.
Fin d’après-midi, repos du guerrier, une petite bière en compagnie de Léonardo le perroquet de la famille. On a enfin découvert un pays où la bière est réellement moins chère que l’eau!
Ce matin on part pour le désert gris, c’est un peu la même chose que le rouge mais en gris. En fait il y avait à la base un lac qui s’est écoulé lorsque la cordillère s’est écartée, c’est ce qui a formé ce désert, les différents tons de gris indiquent les différentes étapes de stagnation de l’eau.
On trouve qu’il est moins impressionnant que le désert rouge et ses couleurs vives, mais pas dégueu non plus.
Il est maintenant temps de rentrer à l’hostal, le match France / Allemagne nous attend. Ce qui est marrant c’est que dans ce genre de coin paumé on ne trouve que des Français et… des Allemands ! On s’installe tous devant la télé de la famille qui fonction à l’aide d’un panneau solaire (eh oui, pas d’eau courante mais pour la télé ils ont trouvé une solution) et c’est parti !!!! Pauvres Allemands, nous sommes majoritaires et on ne peut pas dire que nous ayons la victoire modeste.
Demain on reprend le bus toute la journée en direction de Salento, petit village de la région du café.
Pour plus de photos, on vous laisse jeter un coup d’œil.
Pratique
Période : du 03 au 08 juillet
SAN AUGUSTIN
Trajet Popayan – San Augustin : Comme pour tous les trajets effectués dans cette région nous nous rendons au guichet de la compagnie Cootranshuila pour acheter nos billets au terminal de Popayan. Les départs sont assez réguliers tout au long de la journée pour un coût de 34 000 COP par personne. Comme d’habitude ici nous vous encourageons à faire le tour des agences si vous avez un budget serré. Le parcours se fait en minibus en partie sur de la piste donc soyez patients ! Le bus vous déposera à quelques kilomètres de San Augustin après environ 5h de route. Une voiture appelée par le chauffeur viendra vous chercher pour 2000 COP par personne pour effectuer les derniers kilomètres.
Où dormir à San Augustin ? Si vous souhaitez un hébergement pas cher mais tout de même agréable et en centre ville, nous vous conseillons l’hostal San Luis situé environ à l’angle de la calle 5 et de la carrera 13. Pour 20 000 COP par personne en chambre ou dortoir avec cuisine, bon wifi, eau chaude, terrasse sur le toit et tout à proximité (supérette, bars, restaurants, boulangerie). La famille qui gère l’hôtel s’occupera pour vous de l’excursion en jeep/cheval et de la réservation de votre bus de départ et tout ça avec une petite réduction à chaque fois.
Que visiter à San Augustin
Le parc archéologique : C’est le site archéologique principal à proximité du village. Vous pourrez y découvrir de nombreuses statues lors d’un parcours à pied d’environ 1h30 – 2h. Vous pouvez vous y rendre à pied en 45 minutes en sortant de San Augustin par la calle 5 ou en colectivo pour 1200 COP. Idem pour le retour. L’entrée coûte 20 000 COP et le billet permet aussi de visiter les deux autres sites, dont Isnos, lors du tour d’une journée en jeep.
Une journée en Jeep/4X4 dans les environs : Ce tour permet de découvrir les petits villages et la nature autour de San Augustin. Vous passerez par le fleuve Magdalena, le site archéologique d’Isnos, plusieurs cascades, un petit musée sur l’histoire de la région. Départ 9h et retour vers 17h pour 30 000 COP par personne. Conseil : emportez votre repas car le restaurant pour touristes coûte assez cher.
Possibilité de faire un tour à cheval à priori très sympa mais nous ne l’avons pas fait.
DESERT DE LA TATACOA
Trajet San Augustin – Neiva – Désert de la Tatacoa : Pour rejoindre le désert de la Tatacoa, prenez tout d’abord un petit bus jusqu’à Neiva. Le trajet dure environ 5h et les hôtels pourront contacter l’agence pour réserver votre billet. Nous avons pris le premier bus à 6h15 du matin pour arriver assez tôt au désert. Coût : 28 000 COP par personne. Une fois à Neiva, des colectivos/jeeps vous attendent au terminal pour vous conduire en 1h30 environ aux hôtels du désert. Coût : 15 000 COP par personne, un peu cher mais pas le choix. Ils vous déposeront par contre à l’hôtel. Pour le retour demandez à votre hôtel d’en réserver un.
Où dormir dans le désert de la Tatacoa ? Les hôtels sont tous situés autour de l’observatoire astronomique en plein milieu du désert. Vu la chaleur nous vous conseillons l’hostel Noches de Saturno avec piscine. Coût : 30 000 COP par personne en chambre double avec salle de bain privative mais vous pourrez aussi dormir en dortoir, tente, ou la solution économique en hamac pour 12 000 COP. Petit déjeuner copieux à 5000, almuerzo très copieux à 12 000 et dîner idem à 10 000. Et vous pourrez même déguster les chèvres qui vous réveillent à 6h du matin.
Que visiter dans le désert de la Tatacoa ?
Le désert rouge : Un parcours de 2 km permet de découvrir ces formations atypiques en un peu plus d’une heure. Le chemin de Cusco part au niveau de l’observatoire et ressort sur la route quelques kilomètres plus loin. Impossible de se tromper ou de se perdre, guide inutile.
Le désert gris et los Hoyos : Situé à 9km de l’observatoire, vous pourrez vous y rendre soit en vélo soit en jeep avec guide. Nous avons opté pour la seconde option car il avait beaucoup plu le jour précédent donc difficile de s’y aventurer en vélo. Le tour revient à 30 000 COP par personne pour le trajet et le parcours à pied de 45 minutes dans le désert. A cela il faut ajouter 5000 COP si vous voulez vous baigner dans la piscine, dernière étape de l’excursion. Un peu cher et surtout moins beau d’après nous que le rouge
Alors d’accord, en Colombie, “Boire ou conduire” n’a pas lieu d’être, ça avance et retrouve le chemin de la maison tout seul !
Et ça explique sûrement l’arepa pour bien éponger et le jus de fruit aspect Smecta pour remettre d’aplomb 😀
Oui c’est magique, ici ton cheval personnel (ou poney selon tes goûts) te ramène direct chez toi! On devrait tester à Paris, comme cela plus de jaloux entre Hubert et Taxi 🐎 😜
Ce soir finale on est plein d espoir ,la France va gagner ,je pense qu’ on est meilleur que le portugal si ce n’est pas le cas dommage .bonne continuation dans votre voyage.bisous
Apparemment ce n’était pas le cas… 😭
Quel voyage…! Musique à fond dans le bus, cowboys bourrés, mais aussi des familles colombiennes très sympas et des statues san augustiniennes qui ont de sacrées tronches…vous ne vous ennuyez pas et nous non plus…
La Colombie est très différente des autres pays visités avant. Les paysages sont peut-être moins extraordinaires mais la culture de la fête est incroyable. On se réveille ce matin à El Valle, il est 8h, et le concert de la veille n’est toujours pas terminé, et on ne parle pas des habitants toujours au bar alors que nous prenons le petit déjeuner…
Toujours de beaux paysages et de belles photos……….mais les pieds dans la gadoue ça fait moins rêver !
bisous
Et pourtant certains payent une fortune en France pour se tremper dans la boue
Effectivement, riz, haricots et poulet 😅
Super la video dans le bus! Je vais peut être me munir de “nautamine”…histoire de vivre les heures de route qui m attendent avec la même bonne humeur que la vôtre..
Ça tourne ça tourne ça tourne… En Colombie l’assistant du chauffeur distribue des sacs à ceux qui sont malades
Les sites sont merveilleux mais quelle est la durée de vie de ces colombiens de San Augustin en fête?
Bonne question 😅 En tout cas on n’a pas vu beaucoup d’anciens…
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